3 leaders s’expriment sur l’innovation manufacturière

L’évolution galopante du secteur de la production industrielle met les technologies héritées à l’épreuve. Les dirigeants reconnaissent qu’une production moderne doit être rationalisée, agile et efficace pour que les entreprises prennent une longueur d’avance.

Les équipes opèrent dans un contexte d’incertitude géopolitique et de bouleversements massifs, ce qui entraîne entre autres des retards dans la fabrication des puces électroniques, des interruptions d’activité et des pénuries de matières premières. Pour pallier ces problèmes, les dirigeants prennent des mesures afin de digitaliser les usines et créer des opérations plus sûres, plus intelligentes et sans risque. Mais l’innovation manufacturière ne va pas de soi.

Je me suis entretenu avec trois experts du secteur dans le podcast Innovation Today pour qu’ils nous expliquent comment les plus grandes entreprises construisent les usines du futur.

La nécessité d’une plateforme unifiée

Les fabricants ont beaucoup investi dans leurs outils et produits hérités. C’est pourquoi ils ne peuvent pas simplement les oublier et repartir de zéro. Graeme Wright, directeur du digital pour la fabrication et les services publics chez Fujitsu, précise que les anciennes technologies et approches ont créé des silos dans la plupart des entreprises de production industrielle.

« L’IT et l’OT [technologie opérationnelle] ont tendance à ne pas trop communiquer entre elles », explique-t-il. De ce fait, il est difficile de rationaliser les technologies et les processus pour tous les départements.

La plupart des fabricants ne disposent pas d’une plateforme unifiée offrant une visibilité sur la technologie dans l’usine et son utilisation, ce qui augmente le risque de cyberattaques et d’incidents de sécurité au travail. Dans le même temps, la fabrication peine à attirer et retenir des personnes qualifiées.

Cela a compliqué le transfert de connaissances, car beaucoup d’informations restent « dans la tête » de l’employé et n’ont jamais été digitalisées, comme l’explique Vamshi Rachakonda, vice-président des ventes chez Capgemini Americas.  Lorsque le collaborateur quitte l’entreprise, il les emmène avec lui.

Graeme Wright ajoute que comme dans d’autres secteurs, dans la production industrielle les employés recherchent une expérience de travail semblable à celle des clients, ce qui était impossible jusqu’à récemment. Les entreprises actuelles doivent impérativement se tourner vers la digitalisation pour survivre dans ce contexte difficile.

Une approche stratifiée de la digitalisation

Un certain nombre de solutions digitales ont émergé pour créer l’usine du futur. Mais par où commencer ? Selon Vamshi Rachakonda, les responsables du secteur doivent procéder par étapes, c’est-à-dire aborder la digitalisation comme une opportunité progressive plutôt qu’un problème qu’ils peuvent résoudre en quelques heures. Il suggère aux entreprises de commencer par faire le point sur leurs technologies et processus existants afin d’établir des objectifs réalistes.

Après cela, la priorité est de créer une source unique d’informations fiables, accessible à tous. Graeme Wright précise que les entreprises devraient investir dans une plateforme qui rationalise les opérations, à l’instar de ServiceNow Manufacturing Connected Workforce, qui digitalise les processus opérationnels standard pour simplifier le transfert des connaissances.

Tout en consolidant les connaissances, identifiez les endroits où les différents départements peuvent partager des données. « Vous ne pouvez pas gérer ce que vous ne pouvez pas mesurer », indique Graeme Wright. Le partage de données doit être une priorité absolue pour l’IT et l’OT.

À cette fin, ServiceNow Operational Technology Management peut fournir une vue unifiée de tous les actifs IT et OT. En alignant ces deux fonctions, les équipes peuvent communiquer de manière transparente sur leurs besoins. D’autre part, les experts en sécurité sont en mesure d’identifier et de hiérarchiser les cybermenaces sur l’ensemble de l’écosystème technologique.

Graeme Wright suggère de créer un Centre d’excellence de l’automatisation pour détecter les goulots d’étranglement et identifier les possibilités d’automatisation. Utilisez votre base d’employés existante dans la mesure du possible, en déployant des outils tels que l’automatisation des processus par la robotique (RPA) et l’apprentissage machine pour gérer les tâches courantes afin que les humains puissent se concentrer sur des projets plus stimulants et créatifs.

L’orchestration prédéfinie sur la Now Platform automatise les tâches répétitives. « Retirez la composante humaine de ces tâches afin que les collaborateurs puissent se concentrer sur l’innovation », ajoute Graeme Wright.

Une fois le référentiel de connaissances prêt, définissez les priorités de sécurité sur le lieu de travail. Vamshi Rachakonda explique que la réalité virtuelle et la réalité augmentée permettent aux employés de bénéficier d’une formation pratique sans s’exposer à des risques inutiles. Ces technologies peuvent simuler les types de dangers que l’on peut rencontrer dans l’usine, de sorte que les employés sachent à quoi faire attention avant de se retrouver dans de telles situations.

L’importance de la culture

De manière générale, Vamshi Rachakonda souligne qu’il est important de se concentrer sur des mesures tangibles et efficaces avec un objectif plus large de digitaliser l’ensemble de l’organisation. « C’est ainsi que toutes les personnes concernées vous accorderont plus de financements, plus de confiance et plus d’acceptation », précise-t-il.

Samit Pathak, senior manager chez Deloitte, rappelle que les logiciels ne sont pas la solution à tout. La culture a également son importance. « Ces dernières années, nous avons pu constater cela de près », explique-t-il. Il ajoute que les entreprises doivent développer une mémoire procédurale pour réagir aux crises avec agilité et rapidité. Cela implique d’instaurer une culture tournée vers la préparation dans l’ensemble de l’entreprise.

Pour Samit Pathak, l’industrie automobile est un bon exemple. Ce secteur favorise la communication, la clarté et la visibilité dans le cadre de sa stratégie de prévention des risques. Cette culture a contribué à absorber le contre-choc des problèmes de la chaîne d’approvisionnement auquel l’industrie automobile a dû faire face suite à la pandémie.

Il précise qu’« être proactif, voir au-delà de son organisation et tenir compte de la nature multicouche de la chaîne de valeur sont les principes les plus importants ».

En savoir plus sur l’innovation en matière de fabrication.

© 2023 ServiceNow, Inc. Tous droits réservés.ServiceNow, le logo ServiceNow, Now et les autres marques de ServiceNow sont des marques commerciales et/ou des marques déposées de ServiceNow, Inc. aux États-Unis et/ou dans d’autres pays.Les autres noms d’entreprises, appellations de produits ou logos peuvent être des marques commerciales de leurs propriétaires respectifs.